Collectif 7'

En Chemin vers les 7/7

Antilopes

Pendant 7 mois, tout les 7 de chaque mois 7h du soir, dans un endroit de la ville non-dédié à la culture, sortant des sentiers courus, le Collectif7′ présente une petite forme théâtrale, une étape de travail. Les 7-7 du Collectif7′ viennent clôturer une semaine de travail d’artistes du théâtre venant de Bourgogne ou d’ailleurs, la volonté souhaitée étant d’ouvrir ces temps de « recherche autour de la création » à des artistes et techniciens de tous horizons.

Les 7-7 émanent d’un questionnement qui fonde la démarche du Collectif 7’ : comment repenser le rapport théâtre/spectateur. L’opération des 7-7 est une manière de poser concrètement et esthétiquement les interrogations, les questionnements qui sont nés de notre pratique commune. À l’heure de la stratégie, de l’efficacité, des réseaux, nous préférons mettre nos énergies dans l’inutile, la sincérité, la rencontre. À l’heure où le théâtre populaire et l’éducation populaire ne sont plus que des cadavres dans le placard, nous cherchons ce qui peut faire la force, la raison d’être d’un théâtre ancré dans une cité du XXIe siècle.

À l’heure du savoir-faire, de la performance, des prêts à penser, nous préférons la fragilité, l’essai, le risque de l‘idée. Chaque proposition devra cacher une énigme, un secret ou un fruit défendu. Il nous faudra mettre au grand jour, ce que nous n‘osons dire, ce que nous taisons par bienséance ou éducation, enfin tout ce qui a été mis de côté pour être accepté par la société, tout ce qui a été rejeté dans les profondeurs de notre conscience. Il nous faudra mettre en lumière, en jeu, en espace, en son, en image ce que nous cachons.

De 2009 à 2016

7 rendez-vous, le 7 de chaque mois à 19h, de janvier à juin.

RETOUR D’UNE SPECTATRICE

« J’entre à la Ferronnerie ce soir-là menée par la curiosité et le désir de découvrir la présentation d’un nouveau projet du collectif 7′, les 7-7. Il fait froid. Surprise ! Je suis immédiatement touchée par la parole de chacun, qui tour à tour, comédiens mais aussi scénographe, technicien son, lumière, évoquent avec incertitude, doute et émotion personnelle le sujet qui l’emporte, lui, elle, sur lesquels d’emblée me voici embarquée, associant déjà dans ma mémoire, livres, photos, musiques, émissions qui pourraient contribuer à nourrir le chemin singulier de celui-ci ou de celui -là. Je me rapproche, je partage quelques mots, titres, dans l’envie d’être un peu du voyage, en bordure … et j’attends, attentive à distance et comme reliée à ce qui se prépare du côté de la création d’une forme éphémère.

Autrement plus impliquant qu’un abonnement à une scène, les rendez-vous d’esquisses ponctuent le temps d’une année, sourire de la surprise du lieu, des personnes qui se présenteront ce soir-là comme pour partager un rituel à inventer. Délicatesse, je retiens mon souffle comme face la naissance d’un oiseau, à l’affirmation de la fragilité vivace d’un geste, d’un ton, d’un regard. Les feuillets éparses rappellent la proximité de l’écriture, de la main, de l’essai, de la tentative. Un crayon, un souffle. Je me sens très proche, avec… mais à ma place de spectateur en particuliers, au sein d’un collectif de perception d’un « déjà ça » et « jamais plus ». Magnifique et troublante expérience. Sur le chemin… »

Françoise Ballay